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L'autre langue des femmes de Léonora Miano


Le féminisme selon Léonora Miano est affaire d’occidentales et il ne peut apporter de réponses que pour « les femmes d’un lieu précis aux questions qui se posaient à elles » ce lieu étant l’occident capitaliste et dominateur.


Victimaire, il ne correspond pas à la situation des femmes de l’Afrique subsaharienne car celles-ci ont des expériences et des mémoires différentes. A l’inverse des occidentales cherchant à acquérir des droits qu’elles n’avaient pas auparavant, les subsahariennes ont un riche passé de femmes de pouvoir.

Impérialiste, en reproduisant le schéma capitaliste, le féminisme contribuerait plutôt à faire des femmes des dominatrices comme les hommes.


De ce fait, les femmes subsahariennes puisent d’abord dans leurs ressources propres plutôt qu’à s’attacher à conquérir des espaces déjà sous domination masculine.

L’autre langue des femmes est cette conscience de soi qui se pense hors de toute comparaison, masculine et occidentale.


Ce sont alors des mythes et récits que nous découvrons avec l’auteure dans une première partie. Elle décrit des figures féminines des différents territoires subsahariens depuis l’antiquité : Femmes de pouvoir, certaines sont des guerrières, parfois cruelles, d’autres bâtisseuses.

Dans la 2ème partie,  elle évoque les sociétés féminines traditionnelles des milieux populaires. Dans le cadre de pratiques sociales ou de luttes, elles ont utilisé la force du collectif pour faire face à l’hégémonie masculine ou durant la période coloniale.


On peut soulever dans ce livre récit certaines contradictions. Ainsi, les figures fortes des femmes qu’elle décrit se comportent elles-mêmes comme ce que l’auteur rejette, à savoir les femmes occidentales occupant par leurs droits une position dominatrice et violente.


On peut lui opposer que le féminisme universaliste ne s’entend pas comme consubstantiellement inscrit dans le système capitaliste. Il ne vise pas non plus à égaler la position des hommes comme dominateurs.

La dissymétrie réelle entre les différents espaces du monde dans les relations de pouvoir n’interdit pas de considérer comme universelle l’hégémonie masculine et les droits des femmes, autrement dit, les droits humains.

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